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9 juin 2011 4 09 /06 /juin /2011 14:36

2-pitons.JPGDe l'avis de tout un tas de marins rencontrés au cours de notre périple, il faut se méfier du canal de St Vincent. Il a mauvaise réputation. Grosse houle et fort courant en font un passage difficile. Mais maintenant qu'on est des marins aguerris, ça ne nous fait même pas flipper. En plus, le matin de notre départ de St Vincent, le ciel est tout gris et on voit des éclairs au loin. Brrrr, ça, ça fait un peu flipper quand même. Tant pis, on s'arrache, y en a marre de St Vincent. On longe la côte au moteur complètement déventé puis, dès qu'on a passé la pointe nord de l'île, le vent vient gonfler les voiles... c'est parti mon kiki. C'est vrai que c'est classe un moteur qui ronronne parfaitement mais je préfère largement le doux bruit du vent et de l'eau qui glisse sous la carène. Cap sur Ste Lucie qu'on ne distingue pas tant le ciel est voilé. Finalement on a de la chance pour cette navigation. Le vent d'est est bien établi et la houle est ridicule. On trace entre 5 et 6 nœuds au loch, parfois plus, mais surtout, un putain de courant nous pousse au nord. Au GPS on dépasse les 9 nœuds. Du coup, on arrive plus vite que prévu près des côtes de Ste Lucie et, plutôt que d’atterrir à La Soufrière au mouillage des 2 Pitons comme prévu, on opte pour une baie plus au nord, Marigot. Mais juste avant la pointe Gros Pitons, devant l'anse l'Ivrogne, le vent molli et tourne un peu sud. Je m’apprête tranquillement à choquer les voiles quand, tout à coup, le bateau part violemment au lof, il se couche quasiment, j'ai juste le temps de tout larguer et Mopamélé se retrouve ballotté dans des remous bizarres. Dans l'action le rail d'écoute du génois s'est tordu, ça daille. Sur la carte, j'avais repéré à cet endroit précis une série de petites vaguelettes mais comme la légende est en engliche, je n'avais pas compris ce que voulaient dire « overfalls, tide rips, races ». Maintenant je sais, ça veut dire « faîtes gaffe les copains, y a des méchants remous dans le coin ». A partir de là, le vent tombe complètement et le courant s'inverse. On affale et on finit au moteur.

Marigot-beach.JPG

Marigot Bay est une petite baie toute en longueur, véritable décor de carte postale. On y trouve une marina bien propre, des hôtels de luxe, tout est clinquant et cette ambiance nous change radicalement de St Vincent qui nous a choqué par sa pauvreté. Les employés de la marina portent tous un uniforme à l'anglaise avec leur prénom sur une petite broche. Aux douanes, la dame me fait les gros yeux et un sermon comme quoi c'est pas bien de quitter un pays comme nous l'avons fait, qu'on a enfreint la loi et tout et tout. Je m'attends à ce qu'elle nous passe les menottes pour nous conduire au CRA local. le-bar.JPGMais non, elle nous fait remplir la paperasse comme si de rien n'était. La fille du service de l'immigration tamponne nos passeports sans y jeter un œil, trop occupée à demander aux filles de lui faire un bisou. Ça serait bien si ça pouvait se passer comme ça dans tous les services de l'immigration du monde, les copains du RESF auraient nettement moins de taf. On fait le tour de la marina, c'est un véritable repère de voiliers de luxe. Dans la baie, il y a une petite plage toute jolie avec des cocotiers, on peut y louer des pédalos, il y a un périmètre de sécurité pour la baignade. Même les palétuviers qui bordent le fond de la baie (il faut bien que son nom vienne de quelque part) sont tout propres, comme astiqués et c'est à peine si les moustiques ne demandent pas la permission avant de te piquer. On est entré dans un autre monde, va falloir qu'on s'habitue. Tous mes repères sont changés,je suis complètement déboussolé, ici la bière locale s'appelle la Piton, fini l'Haïroun. Malheureusement comme la caisse de bord est à sec mon gosier le reste aussi. Fée, qui tient les comptes scrupuleusement, s'agrippe aux cordons de la bourse comme un boat boy au dernier voilier de la saison et ne m'octroie généreusement qu'une pauvre petite bière par jour, dur.

pistoche.JPG

On décide quand même d'aller passer l'après midi au bar d'un hôtel avec piscine. Pour le prix de ma bière journalière et d'une limonade pour trois on se fait un trip de richard les pieds dans l'eau, a regarder les filles barboter dans la pistoche dans un décor luxueux avant de rejoindre notre yacht mouillé un peu plus loin dans la baie. Comme quoi on peut jouer les riches, même quand on n'a pas le sou.

couche-de-soleil-marigot.JPG

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commentaires

J
<br /> salut les pirates !!! si votre moteur est nickel et le vent favorable, un conseil: rentrez pas !!! on a eu les cm² en visite et ça fait peur !!!! fuyez ou restez cachés à marigot bay (c'est<br /> carrément un repère de rothchild !!) ou du côté de la soufrière !!! :))<br /> <br /> <br />
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